Les gravures en Cévennes et sur la can de l’Hospitalet

Photo : Les gravures en croix du « rocher des croix », à Barre-des-Cévennes

De nombreux rochers gravés ont été répertoriés dans les Cévennes, sur les schistes et les grès essentiellement. Ce sont le plus souvent des dessins peu figuratifs, très difficiles à interpréter et impossibles à dater avec précision. Plus de 150 types différents de gravures ont été répertoriés : de la représentation du pied humain aux lignes serpentiformes en passant par les cupules simples, les sillons, les cruciformes et les anthropomorphes (schémas évoquant une forme humaine). Ces gravures posent un certain nombre de questions :

  • D’abord le lieu : elles sont souvent situées en altitude, sur des site qu’on aperçoit à des kilomètres et qui surplombent le vide.
  • Ensuite elles sont souvent à proximité de l’eau : même dans les « serres » les plus arides, on peut retrouver des sources, en recherchant parfois dans les cadastres anciens, car certaines ont aujourd’hui disparu.
  • Enfin les formes : elles ne suggèrent guère d’usage pratique. Elle sont généralement ouvertes vers le bas. Les unes sont pointée d’un trou rond, les autres d’un trait droit : schématisme sexuel ?

Il est difficile de répondre à ces questions, et les interprétations proposées diffèrent énormément selon les spécialistes.

Du point de vue de la signification, certains voient dans le creux des cupules et dans les tracés ouverts une sorte d’appel pour que la pluie vienne irriguer le sol avec, en arrière-plan, le problème général de la fécondité. Dans l’ensemble des zones de montagnes du bassin méditerranéen, la survie est liée au problème majeur de l’eau, du sol, et des conditions météorologiques que l’on doit subir. Faut-il faire un lien entre l’eau, qui tombe du ciel et fertilise la terre, et les symboles de la fécondité des hommes et des animaux, eux-mêmes nourris par les végétaux que l’eau permet de faire croître ? L’hypothèse a été avancée d’un rituel, peut-être funéraire; mêlant les rapports avec l’au-delà et l’ensemble des éléments qui ont un impact sur la survie du groupe.

La datation fait également l’objet d’hypothèses divergentes. On a pu dater d’époques relativement bien définies (de l’Age du Bronze à l’époque Gallo-romaine) des ensembles de signes gravés ailleurs : le plus connu est celui de la Vallée des Merveilles (Mont Bego), mais il s’en trouve aussi en Cerdagne, dans le Capcir, le plus souvent dans des zones rocheuses assez déshéritées. Mais beaucoup de signes y sont figuratifs, ce qui n’est pas le cas en Cévennes. Le caractère très schématique des ces gravures ne signifie pas pour autant que les populations cévenoles étaient plus arriérées que d’autres… C’était tout simplement l’expression de cette population-là, à une époque donnée, qui a d’ailleurs pu s’étendre sur une durée assez longue. Certains spécialistes estiment que les gravures cévenoles, pour la plupart, sont d’origine beaucoup plus récente, jusqu’au moyen-âge et après. Comme quoi il reste du travail d’investigation sérieux à mener sur le sujet.

L’ensemble de gravures le plus important de la can de l’Hospitalet se situe au rocher des fées.

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