La route Cardinale

La route Cardinale, ou côte Cardinale, est une petite route raide et tortueuse qui monte de Salgas vers la can de l’Hospitalet, qu’elle rejoint au col de Solpérière. La construction de cet axe a dû s’avérer compliquée et couteuse, et on peut se demander ce qui l’a motivé vu le faible intérêt stratégique.

Au XVIIIème siècle, le cardinal de Bernis, soucieux d’établir une voie commode entre le château de Salgas rénové et la ferme de l’Hospitalet qui appartenait à un seigneur de sa famille, usa de son influence pour faire ouvrir une route directe entre les deux lieux-dits, sur une longueur de 4 km environ. Cette route permettrait de relier directement Salgas à Nîmes.

Le vallon de Solpériere, et la route Cardinale

Une controverse s’établit avec les habitants de Vébron et Fraissinet, qui préféraient établir une route vers le Pont de Mazel, qui leur donnerait un accès pratique vers Florac, ou se tenait un important marché hebdomadaire. Le 23 novembre 1766, l’assemblée consulaire fût appelée à donner son avis. Pour la première fois, habitants de Fraissinet et de Vébron, donc catholiques et protestants, s’unirent dans le vote pour repousser le projet… mais le puissant cardinal ne voulut pas en démordre et gagna gain de cause, avec l’aide de l’argument financier : sa route ne coûtait que 3000 livres, contre 10.000 pour la jonction directe avec Florac.

La borne gauche de la route Cardinale
La borne droite de la route Cardinale, au col de Solpérière

La route fût donc construite et prit le nom de « côte Cardinale » (actuellement D 49). A partir de 1788 (achèvement de la route col du Rey – Florac) la Cardinale constituait la seule manière de relier Vébron à Florac avec une charrette, en faisant cet étonnant détour qui consiste à monter sur la can pour en redescendre aussitot. Le chemin direct par la vallée du Tarnon n’étant alors que muletier, et pour longtemps encore. Les vébronnais durent attendre leur route directe vers Florac pendant près de 50 ans (sa construction s’échelonna de 1816 à 1824).

En 1950, des cantonniers, comme pour la destruction du château de Terre Rouge, comblaient les nids de poule de cette route avec des brouettées de terre farcie de céramiques prélevées sur un habitat gallo-romain établi un peu au sud, entre le carrefour de la cardinale et les bâtiments de l’Hospitalet !

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