Camille Hugues

Quand on commence à s’intéresser à la can de l’Hospitalet et à son histoire, on rencontre rapidement Camille Hugues. Pas en chair et en os, hélas pour moi qui suis arrivé dans la région trop tard, mais en littérature assurément. Prof d’histoire passionné, ayant un pied à terre à Artigues, sur le flanc ouest de la can, il a consacré beaucoup de son temps de loisir à parcourir le plateau et à rassembler de l’information le concernant. C’était manifestement une personne assez modeste car les résultat de ses travaux, passionnants, sont pour la plupart restés sous forme de polycopiés maintenus par une simple agrafe. Nombre d’entre eux n’ont été ni imprimés ni diffusés, et ont traversé les décennies sous cette forme rustique, objets d’émerveillements que les passionnés se passent sous le manteau lorsqu’ils en découvrent un.
Olivier Poujol le présente ici de manière plus complète et objective, je le remercie chaleureusement pour cette biographie qui à ma connaissance n’existe nulle part ailleurs.

Camille HUGUES (1905 – 1986)
Préhistorien, historien, de la can

Fils d’Albert HUGUES (1876 – 1940), naturaliste, surtout ornithologue pour les oiseaux du Gard et de la Lozère, et spécialiste des castors du Rhône et des Cévennes  [Albert Hugues, Le castor du Rhône, Bulletin de la société d’acclimatation de Paris, 1933].

Les Hugues sont originaires de Gajan (Gardonnenque gardoise) et plus anciennement de Marvejols-les-gardons.

Professeur de lycée (histoire et géographie). Lycée de Romans (Drôme) puis lycée de Nîmes (lycée de garçons devenu lycée Alphonse Daudet de 1945 à 1966).

Chargé de cours d’archéologie préhistorique à la faculté des lettres Montpellier de 1958 à 1972.

Membre de la société des lettres de la Lozère et du club cévenol où l’on retrouve de nombreuses contributions de sa part dans les revues.
Spécialiste de la préhistoire du Languedoc oriental, homme de cabinet, universitaire et aussi grand marcheur et homme de terrain. Il a parcouru sac au dos pendant des années son domaine de prédilection, la can de l’Hospitalet et le Causse Méjean Oriental, de part et d’autre de la vallée du Tarnon. Il connaissait la can mètre par mètre.

Prudent, ennemi des généralisations hâtives parfois tentantes en préhistoire, il n’a jamais composé de gros livre, mais il a toujours rapporté très régulièrement et très scrupuleusement, dans des articles précis, ce qu’il avait trouvé ou compris. Aussi son apport d’archéologue préhistorien est dispersé dans de nombreux articles de revues ou des communications à des congrès. Camille Hugues fut un homme de sociétés savantes et de congrès, et a collaboré des années aux sessions de l’École Antique de Nîmes, organisant des cycles de conférences ou de sorties. Son apport en archéologie préhistorique régionale est fait de nombreux articles sur un demi-siècle : années 1930 – 1970.

Il possédait une propriété à Artigues (commune de Saint-Laurent-de-Trèves). C’est d’Artigues qu’un de ses ascendant Atger était descendu en 1864 s’établir dans la plaine à Saint-Geniès-de-Malgoirès pour faciliter l’instruction de ses trois fils. C’est de cette famille Atger que Camille Hugues héritait ses nombreuses (les Atger du mas du Rey furent prolifiques) et fortes racines cévenoles (cf son article sur les Atger dans la revue Drailles, 1977).

Il avait épousé Henriette Lestrade, fille de Paul Lestrade et de Hélène Teissier, originaire de Vébron, Barre-des-Cévennes et Molezon (vallée française). Par son épouse, il était allié à de nombreuses familles de Vébron où il repose au cimetière protestant.

Camille et Henriette Hugues eurent deux filles, Françoise et Édith, et deux fils, Claude (domicilié dans la maison de famille d’Artigues) et Henri (domicilié à Nîmes), préfet honoraire, ancien préfet de Haute-Corse, Charente, Var, ancien directeur général des collectivités locales au Ministère de l’intérieur, membre de l’académie de Nîmes)

Olivier Poujol

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