Le frêne est un arbre qui peut mesurer jusqu’à 20 mètres de haut. Son port peut prendre des allures très variables : jeune il a une forme générale assez élancée, mais en vieillissant il prend une forme plus ronde, avec un tronc qui peut devenir assez épais. Les feuilles sont également bien caractéristiques, organisées en une nervure centrale entourée de 7 ou 9 folioles.
Il existe trois espèces principales de frêne en France. Le plus courant est le frêne commun, ou Fraxinus excelsior. L’une des caractéristiques qui permet de le reconnaître facilement, ce sont ses gros bourgeons triangulaires noirs. En région méditerranéenne, on trouve plutôt (mais pas exclusivement) le Fraxinus Angustifolia (anciennement oxyphylla), c’est à dire le frêne « à feuilles pointues », dont les folioles sont effectivement plus effilés et légèrement dentés, et dont le bourgeon est marron. Fraxinus Ornus est braucoup plus rare.
Il est parfois possible de confondre le frêne avec l’ailanthe. Cet arbre a à peu près le même port, une écorce proche, des feuilles un peu ressemblantes, mais elles sont un peu plus rouges et les bourgeons ne sont pas noirs.
Le frêne est un arbre très fréquent dans toute la France, et à presque toutes les altitudes. C’est un arbre dont la présence est la plupart du temps liée à l’activité humaine : on le trouve dans les haies, aux alentours des habitats ruraux… Dans les moments de sécheresse, lorsque le foin se fait rare, il fait un excellent fourrage de remplacement. Par chez moi, en Cévennes, on en fait aussi une sorte de cidre, la « frênette »… Le frêne est donc un arbre éminemment utile.
A côté de tout ça, il se trouve que le frêne est l’un des matériaux de base de la musique verte. Il sert à fabriquer plusieurs familles d’instruments, et je peux vous garantir que si vous ne savez pas encore l’identifier, cela ne va pas tarder car sans le frêne on serait bien emmerdés, à vrai dire !
La caractéristique du frêne qui nous intéresse avant tout est la possibilité de retirer l’écorce des jeunes rameaux sans l’abimer (voir la technique appropriée). On dispose ainsi d’un tube creux (l’écorce) et d’un cylindre de bois qui s’emboite parfaitement dans le tube, le tout sur une longueur allant de 5 à 20 centimètres. Cela autorise en particulier la fabrications de sifflets à bec avec pistons pour moduler !
La simple écorce permet quand à elle de fabriquer des anches doubles très performantes, pour fabriquer des instruments de type « hautbois ».
Pour ces deux familles d’instruments, le frêne commun me semble le plus approprié car il produit une écorce plus épaisse et donc plus solide, mais vous arriverez à des résultats intéressants aussi avec angustifolia.
Enfin, n’importe quel rameau de frênes associé à une feuille de vigne permet de fabriquer vite et bien un « pipoir« , sortes d’appeau à chouettes. Oui, vraiment, le frêne est un matériau béni de la musique verte.