Le pipoir

Le terme « pipoir » provient du latin populaire pippare « piauler, glousser », et plus anciennement encore du latin classique pipare, qui est attesté au moyen âge avec les sens de « gazouiller » (VIII° s.) et jouer de la flûte (1287) (d’après A. Rey – Dictionnaire Historique de la langue française). On retrouve la racine « pip » dans de nombreux mots désignant des instruments à vent : pipeau, bag pipe (cornemuse écossaise), fifre…

En musique verte, le terme pipoir semble s’être appauvri car à ma connaissance il désigne une unique sorte de sifflet, fabriqué en coinçant une feuille dans la fente d’une branche.

Couper une branche de Frêne de faible section (1 cm ou un peu moins) et d’une dizaine de centimètres de long. La fendre sur 5 cm et introduire bien au fond de cette fente une feuille de lierre pliée en deux. La feuille de lierre doit être suffisamment grande pour dépasser le bois de tous côtés.

La feuille est en place

Couper au couteau tout ce qui dépasse. Pour cette manip, serrez bien le bois pour éviter que la feuille se déplace dans l’opération… et faites attention au bout de vos doigts !

On découpe ce qui dépasse

Appliquer l’extrémité fendue contre les lèvres et souffler sans serrer le bois. On peut aussi souffler sur le coté de la fente, et pincer plus ou moins fort le bois pour moduler. Lorsque vous serez virtuose de la modulation, vous pourrez imiter les chants de certains oiseaux, transformant ainsi votre simple sifflet en appeau… bon courage !

On souffle… et ça marche

Après des années de fabrication de pipoirs en frêne- lierre, comme j’avais toujours vu faire, je me suis aperçu que la technique pouvait en fait fonctionner avec une grande diversité d’arbres et de feuilles différentes, comme par exemple avec du peuplier… mais vous pouvez faire vos propres essais.

Un pipoir de peuplier, une fois terminé.