Le xylophone

Le xylophone est une percussion fabriquée à partir de morceaux de bois (xylo = bois en grec) de tailles variables. Il peut s’agir d’un instrument extrêmement élaboré (les xylophones d’orchestre, par exemple) mais on peut facilement s’amuser avec des versions très simple, voire carrément « roots ». C’est bien sûr cela que je vous propose ici.

Donc :

Fabriquez une ou deux « mailloches », qui serviront à frapper les bouts de bois. Coupez des  segments de longueur 30 cm dans une branche fine (2 cm) et bien droite (noisetier, repousse de châtaignier…). A l’une de ses extrémités, créez une « boule » souple. Par exemple en entourant bien serré une lanière découpée dans une vieille chambre à air de vélo, sur une épaisseur d’au moins 1 cm. Si vous utilisez la baguette sans cette boule, le son sera beaucoup moins caractéristique.

Si vous n’avez pas le temps, le matériel ou le courage pour fabriquer une mailloche, prenez un simple caillou qui tient bien dans le creux de la main, par exemple un galet, cela fera l’affaire pour le moment.

Allez faire un tour dans en forêt. Évitez les plantations de résineux, choisissez une parcelle présentant des essences variées. Je ne peux vous conseiller plus précisément, cela dépend totalement de la latitude, de l’altitude et de l’endroit où vous vous trouvez. Ramassez des branches mortes, de toutes longueurs (entre 20 cm et 1m) et tous diamètres (entre 3 cm et 15 cm). Vous pouvez bien sûr vous servir d’une petite scie pour prélever des segments de bonne longueur dans des branches trop longues.

Variante intéressante si vous avez à disposition pas loin une rivière ou un océan : les bois flottés. Pour une raison que je ne connais pas, ils sont souvent intéressants phoniquement. Leur séjour dans l’eau douce ou salée semble les durcir, et lorsqu’ils sont à nouveau secs, ils produisent des sons secs et clairs que l’on n’obtient pas toujours avec du bois mort de forêt. Attention à ne pas prendre des bois trop vieux, qui seront déjà en décomposition.

Posez vos trouvailles sur un support souple (mousses, herbes, couverture…) et frappez-les avec la mailloche pour tester le son qu’elles produisent. Vous remarquerez vite que chaque branche produit son propre son, en fonction de différents paramètres :

  • Les bois d’essences dures (chêne, châtaignier…) produisent des « notes » reconnaissables alors que les essences plus tendres (résineux…) produisent des sons moins définis
  • Les bois secs et sains sonnent de manière plus puissante et mieux définie que les bois humides ou pourris, même superficiellement, qui font des « ploc » mous
  • Les bois de gros diamètre sonnent plus grave que les bois de petits diamètres
  • Les bois de grande longueur sonnent plus longtemps que les bois de petite longueur

Attention, ces deux dernières caractéristiques (épaisseur et longueur) sont liées. Il vaudra mieux utiliser de grandes longueurs pour les bois épais, et des longueurs moindres pour des bois fins. Dans tous les cas, au delà d’une trop grande ou trop faible longueur ou épaisseur, ou en deçà d’une trop courte longueur ou épaisseur, plus rien de caractéristique ne se passe. A vous de déterminer ces longueurs.

Vous remarquerez rapidement qu’une branche peut produire plusieurs sons différents selon l’endroit où on la frappe. Classiquement, il y a deux angles de frappe principaux, séparés par 90 degrés.

Ne gardez que les branches qui produisent un son qui vous satisfait. Rangez-les, par exemple de celle qui produit le son le plus grave à celle qui produit le son le plus aigu, comme un piano, mais vous pouvez inventer d’autres gammes.

C’est prêt ! Jouez individuellement ou à plusieurs, c’est tripant !

Par la suite, vous pourrez pérenniser votre instrument en trouvant un moyen de fixer les « lames » (les bouts de bois) sur un support fixe (mais toujours souple), par exemple deux cordes tendues entre deux arbres ou un filet horizontal.

A gauche : une manière de fixer les bois entre deux cordes