Fabriquer sa ficelle à partir de plantes

Un certain nombre de végétaux sont composés de fibres longues et résistantes à partir desquelles on peut fabriquer de la ficelle ou de la corde. Le principe consiste à extraire ces fibres de la plante, puis à les assembler en « torons » regroupant plusieurs fibres, et enfin à assembler plusieurs torons. Selon le nombre de fibres ou de torons assemblés, on obtiendra des ficelles ou des cordes plus ou moins résistantes. 2 torons de plusieurs fibres sont un minimum.

Les plantes utilisables

Voilà quelques plantes bien connues :

  • Les orties sont un matériau intéressant. Les fibres de la tige sont presque confondues avec « l’écorce » . Pour arriver à extraire les fibres il faut, avant tout, récolter de grandes orties.
  • La ficelle de tilleul est très facile à fabriquer. On trouve toujours des branches de tilleuls tombées au sol, avec les intempéries de l’hiver les fibres sont quasiment à nu.
  • Pour une flûte de pan il faut uniquement des liens, je vous conseille la pervenche ou les racines de chèvrefeuilles ou racines d’épicéas fendu en deux ou en quatre puis bouillies ( facultatif ).
  • Ficelle en clématite vitalba, le top. Faire bouillir jusqu’à ce que les fibres se détachent, elles sont d’une extrêmes finesses, et d’une belle couleur jaune, ensuite même technique d’assemblage.
  • Ficelle en roseau typha, hyper solide rapide à préparer
  • Il existe d’autres fibres utiles, vous pouvez expérimenter vous-même

La préparation des fibres d’orties

Certaines plantes produisent des fibres utilisables quasiment telles-quelles. Dans d’autres plantes, les fibres sont très étroitement amalgamées avec la matière de la plante et il faut trouver des moyens de les séparer. Pour les orties, il existe deux méthodes principales.

  • La première consiste à les plonger dans l’eau (si possible une eau courante, dans un ruisseau par exemple) jusqu’à ce que « l’écorce » se détache et laisse apparaitre les fibres. Ensuite, il faut soit broyer les tiges délicatement, soit en les pliant entre le pouce et l’index de chaque main, et comme cela, tout le long de la tige. C’est le « rouissage ».
  • La seconde méthode consiste à bien broyer la tige avec un maillet en tapant dessus, en écrasant. Ensuite on laisse sécher, on coupe l’ortie en deux dans le sens de la longueur et on extrait les fibres.

L’assemblage de la ficelle d’ortie

Une fois les fibres récoltées, il faut les assembler en torons.

Prendre environ une dizaine de brin de filasse suivant le diamètre souhaité, plier au 3/ 4 de la longueur, on obtient un u avec deux longueur différentes, puis on fait rouler les brins entre le pouce et l’index légèrement mouillé de chaque main vers l’extérieur, et comme par magie la corde se tortille et se forme, continuer jusqu’à ce que vous arriviez au raccord de l’un des torons, mélanger les nouvelles fibres aux anciennes et ainsi de suite, raccord ensuite de l’autre côté, il est important que les raccords ne soient pas au même niveau sinon la corde en serait fragilisée, vous pouvez terminer par un nœud ou une épissure. Pour ma part je réalise des cordes en orties sans aucunes préparation, mais elles sont un peu moins jolies et moins fines.

Merci à Patrice Moinet pour les infos qui m’ont servi à rédiger cet article.