Une brune aux yeux bleus

« Une brune aux yeux bleus » est un roman de Charles Exbrayat, dont une partie de l’action se déroule au cœur des hautes Cévennes, sur la can de l’Hospitalet. On peut affirmer sans risque qu’il s’agit d’une curiosité pour amoureux des Cévennes plutôt que d’une grande œuvre littéraire. Le style simple et sans fioritures nous entraîne assez loin de la sombre poésie de « L’épervier de Maheux« . On n’y apprend  d’ailleurs que peu de choses sur les lieux. Seules l’introduction et la conclusion se déroulent à l’Hospitalet (commune de Vébron), sans qu’il soit donné beaucoup de détails.  On y trouve même quelques inexactitudes : l’Hospitalet y est situé dans le massif de l’Aigoual, ce qui est absolument exagéré pour cette ferme située en plein calcaire !

L’histoire et les personnages, quand à eux, ne m’apparaissent pas plus cévenols que vous et moi. On y fait connaissance avec Déborah, jeune bergère de l’Hospitalet au caractère très rebelle qui, des Cévennes à Annecy, passera le plus clair du roman à corriger des hommes tentant de porter préjudice à sa vertu. Au final elle renoncera à une vie citadine mais peu digne pour revenir vivre fièrement sur les terres de son enfance.

Malgré tout, le simple fait qu’un roman populaire débute à l’Hospitalet attire l’attention, surtout quand on sait qu’il a été écrit en 1966 par Exbrayat, auteur de polars à succès fréquemment publié dans la fameuse collection orange « Club des masques ». Ce n’est pas n’importe qui ! Qu’est-ce qui a pu donner une telle idée à ce grand homme ? Je ne connais pas le détail, mais il semblerait que l’écrivain ait fait un ou plusieurs séjours à l’auberge de l’Hospitalet dans les années qui ont précédé l’écriture du roman. Y aurait-il rencontré une bergère ?

Toujours est-il que cet ouvrage, comme tous ceux d’Exbrayat, a été tiré à un très grand nombre d’exemplaires (en plusieurs tirages). Il en circule encore chez les bouquinistes, et cela suffit contribue un tout petit peu à attirer l’attention sur les environs : il m’est arrivé de recevoir des mails de lecteurs qui cherchaient à savoir si le lieu existait… Hé bien voilà, vous savez, maintenant.

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