Au dessus d’Espinard

Voilà une boucle magnifique, parmi les plus diversifiées que je connaisse dans les environs.

Le chemin part de la petite route qui  relie Ispagnac à Salanson. Il faut commencer par monter jusqu’au roc de la table, un site emblématique du vallon d’Ispagnac. De là, partir vers l’est – Nord/est en suivant la base de la falaise. Une vague trace persiste au sol, vestige d’un parcours balisé jusqu’en 2006, et débalisé ensuite. Si vous observez attentivement les rochers, vous pourrez y détecter des taches grises de peinture, placées sur les anciennes balises pour les dissimuler – j’imagine pour des raisons de sécurité. Car la suite du parcours emprunte un itinéraire plus redressé, qui franchit la falaise par une échancrure équipée de chaînes pour faciliter la progression. Rien de très méchant pour une personne normalement constituée, rassurez-vous, mais sans doute un peu intimidant pour quelqu’un qui a le vertige.

De chaînes en chaînes, en passant sous quelques blocs, on rejoint progressivement le plateau du causse de Sauveterre. Non loin du sommet, il faut chercher un peu l’itinéraire, qui escalade une avancée rocheuse un peu aérienne… je vous laisse chercher, c’est l’intérêt de la balade.

Embrassade du chouette menhir près du point 1046 de la Chaumette, au dessus d’Ispagnac
Un autre menhir sur le rebord sud du Sauveterre, au dessus d’Espinard

Soudain, le sol est plat, tout devient facile, on peut enfin se retourner et se consacer au paysage qui s’est élargi d’un coup sur le vallon d’Ispagnac, le causse Méjean en face, les contreforts ouest du Mont Lozère tout proche.

Le jour ou j’ai suivi cet itinéraire, le sol était couvert d’une petite couche de neige fraîche. En débouchant sur le plateau, j’avais aperçu au loin deux personnes, un adulte et un enfant m’a-t-il semblé, qui s’éloignaient vers le nord. Leur présence en ces lieux m’avait surpris car il n’y avait aucune trace au sol. Par où étaient-ils arrivés, vers où repartaient-ils ? Quelques centaines de mètres plus loin, des roses rouges fraîches étaient plantées dans un buisson de buis, face aux gorges du Tarn. Hommage à un mort ? Un accident dans la montée des chaînes ? Questions sans réponses… j’ai suivi quelques centaines de mètres les traces de l’aller-retour des pèlerins, puis nos chemins ont divergé et je ne sais toujours pas vers quelle direction ils sont partis.

Il s’agit maintenant de suivre le rebord du plateau, d’abord vers le nord puis vers l’est, jusqu’à un pylone électrique bien visible. Il n’y a pas toujours de tracé au sol, mais l’itinéraire est évident et dégagé. En chemin, on croise plusieurs magnifiques menhirs, dont l’un deux a vraiment quelque chose d’organique avec son espèce de vésicule ou je ne sais quoi à sa base. Quelques centaines de mètres après le pylône, une combe orientée nord-sud coupe la falaise. Un sentier bien tracé l’emprunte et permet de quitter le plateau en direction du sud. Ce jour là, en quelques dizaines de mètres je suis passé de l’hiver au printemps.

La descente mène à un vaste promontoire herbeux orienté vers le sud. Je vous conseille d’aller vous y promener au hasard, il y a tout plein de belles choses à y voir, comme cette magnifique cazelle

ou cette étonnante bergerie dans un clapas.

Le clapas-bergerie d’Espinard

On dit que beaucoup de clapas ont été édifiés sur toutes sortes de choses intéressantes, comme par exemple des tumuli, ou des ruines diverses. Mais parfois, il est difficile de dire qui a recouvert quoi. C’est le cas de cet énorme clapas qui engloble une bergerie sur trois de ses côtés.

Pour retrouver la voiture, il faut ensuite repartir vers l’ouest, par un chemin horizontal qui traverse un autre endroit étonnant, les badlands d’Ispagnac, avec leurs formes d’érosion qui appellent à la rêverie exotique, et ses fossiles par centaines…

Les dernières centaines de mètres sont tracées…

L’un des « arroyos » des badlands d’Ispagnac

Oui, vraiment, c’est une chouette boucle.

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