Le néolithique

Ci-dessus : espèces originelles de nos animaux domestiques

Le néolithique (âge nouveau de la pierre) est une période de très grands bouleversements dans l’histoire de l’humanité. La principale révolution provient du fait que l’homme « invente » l’agriculture. Alors qu’aux périodes précédentes, il devait chasser, cueillir et pêcher pour se nourrir, il apprend maintenant à cultiver une ou plusieurs plantes comestibles, tout en les améliorant leurs qualités nutritives par des mécanismes de sélection. C’est également dans cette période que l’homme domestique un certain nombres d’animaux qui vont lui fournir de la viande, du cuir, du lait, de la laine… Ces nouveautés techniques lui permettent de se sédentariser : au lieu de courrir après la nourriture et les ressources, l’homme les produit sur place. Le processus s’accompagne d’une évolution des techniques de fabrications d’outils, qui sont de plus en plus performants.

Est-ce le développement de l’agriculture qui, en augmentant les quantités de ressources disponibles, a permis à l’homme de se reproduire en plus grande quantité, ou est-ce le fait que les populations se développent qui a obligé l’homme à inventer l’agriculture ? Le débat n’est pas totalement tranché à l’heure actuelle, toujours est-il qu’il y a eu un vrai boom de population à cette époque.

Dans le monde, le néolithisme a eu plusieurs « foyers », c’est à dire qu’en plusieurs parties de la planète, des hommes n’étant – à priori – pas en contact ont développé séparément leurs propres techniques, à partir de plantes et d’animaux locaux. En Amérique, il y a par exemple eu 3 foyers de néolithisme, à trois époques très différentes : l’un au Mexique, centré sur le Maïs, un autre en Amérique du nord et un troisième en Amérique du sud. Selon les endroits, la révolution néolithique s’est produit à des époques variant entre 9000 et 3000 avant JC.

A partir de chacun de ces foyers, les nouvelles techniques rayonnennent de plus en plus loin (sans qu’on sache avec précision si cette extension progressive s’est faite par déplacement réel de populations ou par simple influences culturelles), et finissent par se recouper avec les voisines.

En Europe, « notre » néolithique nous est arrivé de l’est. Il a débuté dans le fameux croissant fertile, au moyen orient, vers 9500 ans avant notre ètre. Puis il a lentement progressé vers l’ouest pour atteindre les balkans et le sud de l’Italie vers – 6000, et enfin l’actuelle France vers -5500 (dans le nord) et -5000 (côtes méditerranéenne). Il nous a amené, en particulier, les céréales et les moutons (domestiqués à partir du mouflon).

Le territoire de la France méditerranéenne a été atteind par la vague néolithique dans une période qui s’étend de -6000 à – 2500.

De nouvelles techniques de fabrication

L’homme développe une nouvelle technique de fabrication des objets de pierre dure : le polissage, d’abord utilisé pour les parures puis pour affiner des tranchants, améliorant ainsi l’efficacité des outils. C’est une période de découvertes et de progrès technologiques qui améliorent les conditions d’existence quotidienne :

  • récipients ou poteries ou en vannerie pour conserver les provisions, l’eau, ou cuire les aliments
  • filage et tissage de fibres végétales et animales révolutionnent le vêtement ancestral
  • échange (sorte de troc) attestés sur de très longues distances et par voie maritime

Vers l’agriculture et l’élevage

Grâce à ces avancées, et à l’amélioration du climat qui termine de se réchauffer suite à la fin de la dernière glaciation, l’homme est en train de passer progressivement du stade de chasseur-cueilleur à celui de producteur. Il invente progressivement l’agriculture : sur les causses on trouve au début du néolithique des meules en grès qui ont probablement servi à la transformation de céréales en farines pour bouillies et galettes. Il invente aussi l’élevage : les premiers ovins domestiqués sont attestés au début du VIIème millénaire avant JC dans la plaine du Languedoc, et il est probable que la transhumance commence à exister aux alentours de ces époques. Environ 50% de la viande est fournie par l’élevage, l’autre moitié provient encore de la chasse.

La fin du nomadisme

La surveillance des semis, du troupeau, la récolte et le stockage des céréales induisent une entrave à la mobilité traditionnelle. La sédentarisation est proche. C’est vers le néolithique moyen (vers -3500 ans) que l’implantation humaine s’affirme. L’habitat n’est plus exclusivement troglodytique, il gagne les sites de hauteur et les confluents des vallées. La sédentarisation apporte la spécialisation des tâches, et de ce fait l’organisation sociale se complexifie, et devient sans doute moins égalitaire que le paléolithique.

Les monuments mégalithiques (dolmens et menhirs) sont très caractéristiques de la fin de cette période, qu’on appelle le chalcolithique (âge du cuivre) et qui, pour la zone méditerranéenne de la France, s’étend de -2500 à – 1800. (pel, p. 6)

Aux alentours de la can de l’Hospitalet

Au début du néolithique, la population humaine est encore très faible : quelques dizaines de milliers de personnes sont réparties sur le territoire de l’actuelle France. Les installations humaines sont éparses, largement séparées des autres. C’est cependant à cette époque que les traces humaines deviennent évidentes en Cévenne et sur la Can de l’Hospitalet.

On est certains que des humains ont commencer à passer régulièrement sur la can aux environs du VIIème millénaire avant JC. C’est en effet vers cette période que sont apparus en Languedoc les ovins, et leurs mouvements saisonniers pour gagner la fraîcheur des alpages d’altitude ont rapidement été suivis par les premiers bergers nomades sur les itinéraires de transhumance que sont les drailles (deux drailles se rejoignent sur la can). Mais les hommes ne sont alors que de passage.

Vers -3000 avant JC, les Cévennes connaissent une explosion démographique : pour la première fois la montagne cévenole est peuplée par des populations permanentes, et d’emblée intensément peuplée. Ces hommes arrivent, semble-t-il, des garrigues et des Gras de l’Ardèche. Certains prétendent que ce sont eux qui ont gravé les premières cupules (mais la non databilité de celles-ci rend cette proposition très hypothétique).

C’est à cette époque que la can accueille ses premières populations durablement installées connues, comme en témoignent les vestiges d’habitats de plein air (hélas très rares), les traces d’occupation de quelques grottes périphériques, mais surtout le seul et unique dolmen, au puech vendut, qui doit également dater de cette période.

L’usage de la pierre taillée diminue rapidement (on n’en trouve que très peu sur la can). L’homme a fabriqué quelques outils de cuivre mais arrive une nouvelle métallurgie du bronze, d’abord par importation d’objets depuis l’est (Italie du nord, Suisse…) puis par mise au point de techniques locales.

C’est également à partir de -3000 que l’homme commence à construire des habitats de plein-air, surtout en hauteur. Ce ne sont pas, apparemment, des habitats fortifiés : des terrasses sont aménagées pour installer des groupes de cabanes, toujours en matériaux périssables (la pierre n’est pas encore utilisée, dans un pays où il y en a tant !) en profitant simplement de la sécurité qu’offre l’altitude et l’à-pic. La seule défense artificielle consiste généralement en une levée de terre ou de pierre non appareillée (il faudra attendre encore plusieurs siècles pour que l’homme apprenne à monter des parements alignés). Ce sont des regroupements de taille très modeste, alors que dans le nord de la France certaines agglomérations occupent déjà 40 ou 50 hectares !

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